Publié le : 16 novembre 20216 mins de lecture
Le sport professionnel est souvent perçu comme un sujet impliquant un nombre limité d’acteurs aux moyens très généreux : une dizaine de disciplines, autant de fédérations et de ligues professionnelles aux moyens considérables, les plus riches quelques centaines de clubs, quelques milliers d’athlètes privilégiés au sein de 17 millions de licences des fédérations. Le sport professionnel n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan du monde sportif.
Un élément important du paysage sportif et culturel français
Le sport professionnel et une évaluation équitable de son rôle dans le sport ne peuvent se limiter aux joueurs.
Au-delà de ses aspects purement économiques, son impact sur les médias, son influence sur les comportements et les pratiques sportives, en particulier son impact sur les jeunes, son importance au niveau local et son rôle public en font un élément important du sport et de la culture française.
Les ligues professionnelles sont souvent créées lorsque les clubs de haut niveau et les clubs les plus avancés financièrement demandent à être exemptés de la ligue afin d’avoir plus de liberté pour gérer leurs activités sportives et financières. Les relations institutionnelles et politiques ont donc souvent fait partie du contexte qui a conduit à des tensions : pour les fédérations, la logique de défense de leurs privilèges et de leurs territoires ; pour les ligues professionnelles, la quête d’indépendance et de conquête.
Or, le sort des syndicats et des unions est inévitablement lié. Pour le public, les joueurs influents ou les investisseurs, l’image du football est importante, qu’elle soit organisée par la LFP ou la FFF (LFP FFF). L’image et les valeurs positives affichées par un club ou une équipe nationale sur et autour du terrain profitent au sport et au football dans son ensemble. En revanche, les excès, le comportement inapproprié ou l’image dramatique de certains nuisent à l’ensemble du sport.
Il ne s’agit plus de savoir qui détient quel pouvoir dans une ligue ou une fédération. S’ils continuent à suivre ce modèle, ils risquent un jour de perdre leur légitimité et d’être contestés en profondeur.
LFP et FFF se complètent bien
Cette référence peut suggérer que la Ligue de Football Professionnel (LFP) est le résultat d’une approche volontaire et prétendument stratégique du développement et de la gouvernance du football par la Fédération Française de Football (FFF). Idéalement, cela pourrait – et devrait – être fait. En réalité, cependant, la création de fédérations sous une autre forme que la FFF est souvent le résultat d’un processus beaucoup moins consensuel.
Plus généralement, les clubs les plus importants en termes de sport et d’économie ont besoin d’autonomie et d’auto-organisation par rapport aux fédérations afin de développer leurs activités de manière plus efficace et de bénéficier directement de l’impact de leurs activités.
La création de fédérations est donc souvent le résultat de tensions et de la libération politique et financière de certains clubs, plutôt qu’un choix volontaire et une initiative de la fédération.
Les relations entre la LFF et la FFF (LFP FFF) ont donc dès le départ des objectifs souvent conflictuels et contradictoires, qui sont au cœur des tensions qui apparaîtront souvent – et dans certains cas persisteront – à l’avenir : la LPF et ses clubs veulent être autonomes, développer et maintenir les résultats de leurs activités ; la fédération veut résister et maintenir ses privilèges et ses ressources.
La FFF : la seule grande instance du football français
Il n’y a pas deux corps principaux dans le football français. La Fédération Française de Football est la seule et l’unique. La Fédération française de football (FFF) est une fédération française de football à but non lucratif qui, selon la loi française en vigueur depuis 1901, est l’organe directeur des ligues de football professionnel. Il convient de noter que la LFP agit uniquement au nom de la Fédération. Bien qu’elle jouisse d’un certain degré d’indépendance et d’autonomie depuis sa création officielle en 1946, elle doit néanmoins rendre des comptes.
Les seuls grands domaines d’activité de la LPF sont les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2, l’organisation de la Coupe de la Ligue – créée en 1994 par Noel Legratt, alors président de la LPF – et la négociation et la distribution de droits télévisés très coûteux (748,5 millions d’euros pour la saison 2016/2020, ndlr), ce qui lui confère un certain pouvoir.
En revanche, la FFF contrôle presque tout le reste, à savoir l’organisation des championnats amateurs au-dessus du niveau national (troisième division), la Coupe de France, les arbitres et la compétition de l’équipe de France, qui est la « vitrine » du football français.